Archive for juin 2024

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Le livre du thé tome 2 : un doux et sombre venin, Judy I. Lin

juin 21, 2024

Attention, spoile du premier tome.

Résumé : Un grand malheur s’est abattu sur le royaume de Dàxi… Le Prince Banni a accédé au trône du Dragon, grâce à une vague d’empoisonnements qui a tué l’ancien empereur et maintenu le peuple dans la terreur. Et il compte bien s’emparer du pouvoir pour de bon.Ning, la jeune et néanmoins puissante shénnóng-shi, véritable magicienne qui utilise l’art ancestral de la préparation du thé, a escorté la princesse Zhen jusqu’à son exil. Ruyi, la fidèle garde du corps de la princesse, et Shu, la sœur de Ning tout juste guérie, se joignent…

Avis : Kang devrait être heureux, il a aidé son père à se venger, à récupérer la place de l’Empereur qui est responsable de la mort de sa femme et la mère de Kang. Sauf que Kang n’est pas totalement satisfait, quelque chose ne tourne pas rond, et en plus il s’en veut d’avoir dût trahir Ning.
De son côté Ning a retrouvé Shu sa petite sœur, et accompagnée de la princesse Zhen et de Ruyi sa garde du corps (et amante), elles vont chercher comment récupérer le trône. Sans savoir qu’une menace pire encore qu’elles ne le pensent se profile dans le monde.

Ce tome-ci est comme le thé qui infuse, on en profite, on s’en délecte. Mais cela ne veut pas dire qu’il manque d’action et de révélation, il est baigné par la magie et Ning se retrouve à faire un voyage qui va lui apprendre beaucoup de choses. Petit à petit. Elle comprend qu’une menace pèse, et la vérité finit par éclater. Jusqu’à ce que tout s’accélère. Ning fait tout ça pour, avant tout, sauver sa sœur Shu, la protéger et lui venir en aide. Mais Shu veut aussi protéger Ning de son côté et l’aider. Leur relation de sœurs était trop belle. J’ai aussi beaucoup aimé la princesse Zhen, la voir sans son côté « princesse », la voir plus humaine et touchante, et sa relation avec Ruyi était trop bien.

Kang est un personnage intéressant, perdu entre son envie de rendre fier son père et sa méfiance vis à vis des choix qu’il fait. Je l’ai beaucoup aimé, j’ai aimé son évolution et également l’amour qu’il éprouvait pour Ning quand bien même ils étaient « ennemis ». Leur relation d’ailleurs m’a aussi beaucoup plu (oui celle-là aussi). La romance ne prends pas trop de place mais la façon dont leurs liens se nouent était belle.

Une histoire douce mais dure également, il y a des passages plus tristes et dramatiques, mais la façon dont c’est narrée était presque délicate. J’ai beaucoup aimé cette lecture et cette duologie. Malheureusement un événement a fait que je n’étais pas complètement plongé dans la lecture de ce tome-ci et c’est dommage. Mais ça n’empêche pas que j’ai aimé et que je suis contente de cette découverte.

Phrase post-itée :
« Quand tout est brisé autour de moi, au moins ça veut dire que je ne suis pas la seule à être brisée. »

Mon avis sur :
Le tome 1

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Le livre du thé tome 1 : Une magie teintée de poison, Judy I. Lin

juin 16, 2024

Résumé : Ning a perdu sa mère. Et le plus douloureux de son histoire, ce que c’est elle la responsable de sa mort. C’est elle qui lui a administré le poison sans le savoir, par un thé venimeux qui lui a été fatal… Et qui pourrait maintenant être également mortel pour sa soeur Shu. Un jour, Ning entend qu’une compétition s’organise pour trouver le plus grand maître du shennong-shi du royaume – une magie ancestrale de l’art de la préparation du thé, où ce dernier peut se révéler être une excuse, un défi ou encore une arme. Elle traverse alors le pays pour se rendre à la Cité impériale et prendre part au concours. Le gagnant recevra une faveur de la princesse : peut-être l’unique chance pour Ning de sauver sa soeur ! Mais entre les trahisons des compétiteurs, les machinations politiques de la cour, et un mystérieux et envoutant jeune homme qui semble cacher un lourd secret, Ning devra être vigilante, car le danger est partout autour d’elle !

Avis : Ning se sent coupable, elle se sent responsable de la mort de sa mère car c’est elle qui lui a versé le poison qui l’a tué. Sa petite sœur est mourante à cause du même poison, alors Ning s’enfuit pour trouver un antidote, pour avoir quelque chose pour sauver sa sœur. Devenir une shennong-shi et obtenir une faveur de la princesse impériale.

Ning est quelqu’un de plutôt droite dans ses bottes, elle a du mal avec l’autorité, elle a tendance à trop en dire. J’ai beaucoup aimé son caractère, d’un côté elle est terriblement maligne, de l’autre elle est très naïve car elle vient de la campagne et n’est pas habituée aux complots de la Cité impériale. Elle ne sent pas toujours le danger, mais elle arrive à se sortir de situations difficiles, sans savoir à qui elle peut faire confiance, à part Lian l’amie qu’elle va se faire.
Kang est-il aussi honnête qu’il le dit ? Après tout, il n’est pas celui qu’il lui avait dit être, il lui a caché son identité et pourtant Ning se sent attirée par lui malgré tout.
La princesse Zhen veut-elle vraiment régner sur le pays ou est-elle responsable de l’empoisonnement de son peuple ?
Et les autres candidats au poste de shennong-shi sont-ils vraiment innocents?

J’ai bien aimé le système de magie qui passe à travers le thé, comment Ning maîtrisait cet art quand bien même elle n’a pas eu la même formation que les autres. Elle est prête à tout pour sauver sa petite sœur, c’est une combattante, elle ne baisse pas les bras même dans les moments difficiles, elle fait de son mieux. Elle se retrouve mêlée et emmêlée dans les intrigues bien malgré elle, elle qui se fiche des complots, elle qui veut juste sauver sa sœur et savoir qui est l’Ombre soupçonné d’être celui qui distribue le poison qui a tué la mère de Ning.

La romance ne m’a pas tellement intéressé, mais j’ai quand même aimé la relation entre les personnages, les liens qui se tissaient. Mais je n’ai pas trouvé les sentiments assez développés. Néanmoins il y a encore un tome et j’espère que ce lien sera plus approfondi.

J’ai été prise dans l’histoire, la magie qui se dégageait des pages. J’ai adoré les intrigues politiques, les pièges qui se referment sur les personnages, c’était intrigant et plein de révélations, dur de savoir à qui faire vraiment confiance. Je me suis interrogée sur tous les personnages qui entourent Ning, même Lian. Et pourtant je me suis quand même fait avoir à la fin.

Une fin, qui, d’ailleurs, appelle à la suite parce que c’est interdit de terminer un livre de cette façon. Avec un cliffhanger de fou. Je vais donc enchainer avec le tome deux, pas le choix !

Phrase post-itée :
« Si l’on vous répétais depuis la naissance que le monde doit se prosterner devant vous, vous trouveriez naturel d’être destiné aux sommets. »

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C’était juste une blague, Caroline Peiffer

juin 15, 2024

Résumé : Ce matin, Manon s’est suicidée…
Qu’est-ce qui a pu pousser cette adolescente à cette extrémité ? C’est la question que se pose tout le monde : ses parents, son frère, ses camarades…
Des rumeurs de harcèlement et de cyberharcèlement commencent à apparaitre, mais comment le prouver ? Comment trouver un coupable quand tout le monde l’est ?
Ce récit, écrit du point de vue de ceux qui restent , pose la question des responsabilités face au harcèlement et au cyberharcèlement.

Avis : Je savais que la lecture allait être difficile. Manon s’est suicidée à cause du harcèlement et cyberharcèlement qu’elle subit par un groupe de jeunes qui « la taquinent » « juste pour rire ». Et puis Manon riait aussi non ?

J’ai pété un plomb avec cette lecture, la réaction de certains personnages étaient horribles, aucune empathie, aucun remord. Des adolescents qui rejettent vite la faute sur Manon elle même, trop fragile, trop sensible, c’est sa faute à elle pas à eux. J’ai eu des envies de violence.

Chaque chapitre présente un personnage différent qui apporte sa pierre à l’édifice de cette histoire, de raconter comment les choses se sont passées jusqu’au drame. Drame qu’on vit aussi à travers les yeux de la famille de Manon. Liam a perdu sa sœur, les parents leur fille. De mon côté, la colère se mêlait à la tristesse et j’ai pas mal pleuré.

C’est facile de dire qu’on condamne le harcèlement et de, au final, ne rien faire quand une jeune se suicide, de fermer les yeux, de se taire pour pas faire un scandale. Ca m’a tué. « C’est pour rire » « c’est juste une blague », mais une blague + une blague + une blague, ça devient du harcèlement et ça mène à des situations difficiles. D’ailleurs il n’y a pas que Manon pour avoir souffert de cette situation et des bouches commencent à s’ouvrir dans le livre.

N’empêche que la situation reste injuste et la fin tout aussi injuste. Ca m’a brisé le cœur, mais ce livre est important, je pense qu’il faut plein de personnes pour le lire, pour faire passer le message, pour que les gens comprennent le harcèlement, que l’histoire de Manon ne se répète pas. Jamais. (même si là elle est fictive, il y a bien eu des suicides à cause du harcèlement)

Phrase post-itée :
« Parce qu’au fond, on avait beau leur dire que le harcèlement était un délit passible de sanctions et qu’il fallait le dénoncer, la vérité, c’était que les harceleurs l’emportaient. Le silence des témoins leur donnait toujours raison. »

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Un passé englouti, Ava Reid

juin 14, 2024

Résumé : Effy Sayre a toujours cru aux légendes du Petit Peuple. Hantée depuis son enfance par des visions du roi des fées, elle ne trouve de réconfort que dans les pages d’Angharad, l’épopée d’Emrys Myrddin, son auteur préféré. Le livre en lambeaux est tout ce qui lui permet de survivre à ses études d’architecture. Aussi, lorsqu’elle remporte un concours pour restaurer le manoir du défunt Myrddin, elle est persuadée que c’est un signe du destin.
Domaine décrépit sur le point de s’effondrer dans une mer affamée, le Manoir d’Hiraeth est un lieu perché à la frontière entre les mondes, peuplé d’êtres mystérieux. Parmi eux se trouve Preston Héloury, jeune étudiant en littérature, bien déterminé à prouver que Myrddin est un imposteur.
Enquêtant sur l’héritage de l’écrivain, les deux étudiants découvriront peu à peu que des forces obscures conspirent contre eux, et que la vérité pourrait les mener à la ruine.

Lecture commune : sur le discord de Nina Quill : A Court of Feels and Fangirling.

Avis : Effy est en fac d’architecture car malgré ses résultats exceptionnels, les femmes sont exclues des fac de lettres, car les femmes ne sauraient soi-disant pas écrire. En plus de ça, elle a peur de son chargé d’orientation pour des raisons qui sautent vite aux yeux. Alors quand elle voit une échappatoire, un moyen aussi d’en apprendre plus sur son écrivain préféré, elle décide de foncer tête baissée loin de la fac. Au Manoir d’Hiraeth elle va faire la rencontre de Ianto, le fils de Myrddin son idole, et de Preston un gars un peu prétentieux qui cherche à prouver que Myrddin est un imposteur.

La rencontre Preston et Effy va faire des étincelles, ils se mangent le nez dès le début. Effy se sent en colère vers cet homme qui a le droit de faire des études de lettre, qui paraît lui voler ce à quoi elle tient, qui prend sa place et qui en plus est un étranger. Mais petit à petit, ils vont se découvrir, apprendre à se connaître.

L’ambiance de ce livre est poisseuse, aqueuse même, l’autrice fait souvent référence à l’eau qui engloutit, qui noie. Elle utilise beaucoup de métaphore sur l’eau, la mer, qui est presque un personnage à part entière. C’était très bien écrit et ça provoquait des petits frissons de peur, car le Manoir d’Hiraeth est tout sauf accueillant. Il est pourri jusqu’à la moelle, il tombe en morceau, la cave est inondée et inaccessible.

Effy, elle, croit voir des choses sans savoir démêler le vrai du faux. Sans savoir si c’est son imagination, si elle est folle comme semble le croire son entourage, ou si tout est vrai. Et on doute avec elle, on se demande, on soupèse, vérité ou simple cauchemar ?

L’intrigue est super bien menée, les messages que veut faire passer l’autrice passent bien, j’ai trouvé que c’était bien fait, la façon dont les hommes traitent les femmes et les jugent responsable de leurs propres actes. Comment elles sont exclues sans qu’on ne les écoute. Comment elles sont rabaissées même innocentes. Et vraiment, à part Preston, les hommes de ce livre sont dégoûtants. Ils m’ont écœuré.

La romance est toute douce, elle prend son temps et je l’ai beaucoup aimé, j’ai aimé comme la relation évolue doucement, comme ils sont mignons et tendres, et comment ils font attention l’un à l’autre. Ca m’a beaucoup touché.

J’ai vraiment bouffé ce roman, difficile de le lâcher, j’ai aimé l’intrigue, l’ambiance, les mystères, les révélations et la romance. Et si j’avais découvert quelques petites choses, c’était trop bien. La phrase de fin est un peu mystérieuse mais il paraît qu’il va y avoir un tome deux (même si celui-ci se suffit amplement à lui-même).

En bref, c’était une très très bonne lecture.

Phrases post-itées :
« La pluie provoquerait une brusque floraison de parapluies noirs, qui pousseraient comme des champignons, et emporterait les touristes dont les rues débordaient. »

« La peur pouvait transformer n’importe qui en croyant. »

« Un bon mensonge, c’est un mensonge qui rencontre un public désireux d’y croire. »

« Les hommes aimaient bien enfermer les folles à double tour pour que tout le monde puisse tranquillement oublier leur existence.« 

« Certains animaux se rongeaient la patte pour s’échapper ; de son côté, elle dissimulait une vérité après l’autre, jusqu’à ne plus savoir elle-même s’il restait quelqu’un de réel sous les histoires qu’elle était obligée de tisser. »

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Toi, moi & l’apocalypse, Goodnight C. Lullaby

juin 13, 2024

Résumé : 1. Ne jamais s’arrêter de rouler
2. Éviter de crever
3. Rester ensemble, toujours
Depuis quatre ans, Martha et Rory vivent d’amour et d’eau croupie, seules sur les routes.
Seules contre les Morts.
Seules contre les Vivants.
En pleine Apocalypse, mais ensemble.
Mais la santé de Rory se dégrade et sa petite amie craint le pire. Transformation en zombie ? À deux doigts de passer l’arme à gauche ? Dans les deux cas, il faut un remède. ASAP.
De refuges en Villes-Mères, entre crises de panique et fous rires volés, les deux jeunes femmes se confrontent de plein fouet à la cruauté du monde d’après.

Avis : Une histoire d’amour fxf dans un monde apocalyptique ? Je dis carrément oui. Au premier abord, Rory et Martha ont peu de choses en commun, n’empêche qu’elles s’aiment envers et contre tout et contre tous aussi. Parce que certains vivants valent pas mieux que les zombies. Donc elles roulent, mais Rory est malade, malade depuis longtemps et Martha a peur.

Ce livre était génial. Je l’ai aimé du début à la fin. Y a de l’action, de l’amour, de la haine aussi, du courage mais également beaucoup de peur. En plus Martha souffre de troubles de l’anxiété généralisé (ce qu’on voit peu dans les livres), et malgré ça, malgré ses peurs, ses crises de panique, elle va devenir forte, elle va suivre Rory et elle ferait n’importe quoi pour la protéger, même si elle doit la protéger d’elle-même.

D’habitude, j’aime mieux les histoires d’amour où on voit l’évolution de la relation mais là, le fait qu’elles soient ensemble quasi au début de l’histoire ne m’a pas dérangé. Je les ai trouvé adorables et touchantes, elles m’ont poignardé le cœur. Tout n’est pas toujours rose, tout n’est pas toujours facile, des fois elles s’engueulent, elles sont pas forcément d’accord, mais leur amour, lui, est inconditionnel.

D’autres personnages font leur apparition mais je ne veux pas trop en dire. Il y a des passages doux, des passages plus durs. Des scènes qui font du bien et d’autres qui font beaucoup de mal. Certaines sont terribles et dures et on a peur pour nos personnages, surtout pour Rory et Martha. Et puis j’ai chialé d’un coup vers la fin, mais j’avais une boule qui se formait dans ma gorge petit à petit, au fur et à mesure du bouquin. Et cette fin quoi. Cette fin.

Bref, ça a été une super lecture et j’en aurais presque voulu un peu plus.

Phrases post-itées :
« Martha loin d’elle, c’était un creux à la place du cœur, les côtes flottantes, les poumons en ballons de baudruche et la gorge en feu. »

« Ce n’était plus un volcan qui grondait en Rory. C’était une tempête, un tonnerre, des éclairs, qui frappaient partout en elle, exactement là où ça faisait mal. »

« Rory, qui, quand elle avait décidé qu’elle vous aimait bien, irradiait votre être de part en part comme un électrochoc. »

« Juste le corps qui se met en veille. Parfois, on espère que personne ne tentera de nous rallumer. »

« Ces élans d’anxiété étaient toujours tapis en elle, comme un monstre qui attendait, sous le lit d’une enfant, le meilleur moment pour la croquer. »

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La grâce du moment, Juliette Moraud

juin 9, 2024

Résumé : Il y a six mois, la vie d’Achille, 17 ans, a vacillé. Sa mère est morte brutalement. Depuis, il cohabite avec un père inconsolable, sans pouvoir lui parler. Achille essaie de continuer à vivre le plus normalement possible entre ses amis, le lycée dont il sèche les cours, les soirées, la musique, la colère et la tristesse. Et puis un jour, il y a Nicolas. C’est le frère de sa meilleure amie. Nicolas est aussi solaire qu’Achille est angoissé. Nicolas c’est l’inconnu et la découverte du désir. Achille va se laisser entraîner avec lui dans une histoire d’amour, qui le fait passer par tous les états, incertitude, peur, jalousie, libération… 

Avis : Achille a perdu sa mère et ne sait plus comment parler avec son père, il est en morceau. Puis il va rencontrer Nicolas, le frère de sa meilleure amie et peut-être que quelque part, il va s’y accrocher comme à une bouée.

Si j’ai adoré ce livre c’est avant tout pour son écriture. Je l’ai trouvé poignant, j’ai vraiment adoré la façon dont l’autrice écrivait, ça m’a vraiment percuté, touché. C’était très beau, très dur aussi par moment. J’ai aimé la relation d’Achille avec ses ami.e.s. Que ce soit Meli ou Hugo, ou les autres. Ils étaient proches et Achille n’était pas complètement seul (même si des fois il l’était dans sa tête, car il avait du mal à partager sa souffrance comme ses bons moments). Nicolas arrive et la description des sentiments d’Achille était vraiment belle, on ressentait ce qu’il ressentait, sa trouille et son envie. C’était puissant. Sauf que Nicolas est pas clair, et que je l’ai trouvé un peu (beaucoup ?) toxique. La relation est belle, mais ressemble à une relation pansement. Achille a besoin de se reconstruire et se cramponne à Nicolas qui est là pour lui mais jusqu’à quel point ? Nicolas fait n’importe quoi et blesse Achille, et j’avais du mal à lui pardonner.

Bon sang, pourtant qu’est-ce que c’était beau, je le répète, mais j’ai été plongé dans l’histoire et j’ai eu du mal à lâcher, j’ai dévoré le livre, je n’ai pas vu le temps passer. J’avais une boule dans la gorge, et souvent les larmes aux yeux. Achille est cassé mais il y a des moments où ils rassemblent ses morceaux et essayent de les réparer, comme sa relation avec son père.

Il n’y a que la fin qui me laisse un peu dubitative. Je pense que l’autrice aurait dû rajouter un chapitre, pour qu’on voit le cheminement d’Achille (et pourquoi pas celui de Nicolas). Là j’ai trouvé ça bizarre, trop facile, et j’ai pas eu l’impression que les choses étaient vraiment réparées. Ca me parait fragile.

Néanmoins à part la fin, j’ai adoré ma lecture, l’histoire m’a vraiment bouleversé et Achille m’a touché le cœur.

Phrases post-itées :
« Ils ont appris à survivre comme ça : saturés de vide. »

« Leurs deux tristesses cohabitent mal. »

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Seule, Nesrine Slaoui

juin 9, 2024

Résumé : Deux vies en parallèle. Celle d’Anissa, une adolescente qui vit à Argenteuil, et celle de Nora, trentenaire parisienne. La première est victime d’un harcèlement scolaire violent. La deuxième lutte sur tous les fronts à la fois, contre le sexisme et le racisme qu’elle endure au quotidien, et pour ne pas se laisser broyer par une relation de couple nocive.
Qu’est-ce qui les lie, sinon bien sûr de subir la brutalité du monde ? Et jusqu’au faudra-t-il aller pour en finir avec la violence des hommes ?

Avis : Ce livre avait tout pour me plaire. Il raconte l’histoire d’Anissa qui subit du harcèlement scolaire que ce soit dans son école ou sur les réseaux sociaux. Elle se sent moche, voudrait ressembler à toutes « les belles filles » sur Instagram. Et puis un jour un garçon va s’intéresser à elle.
D’un autre côté on a Nora, qui gagne un salaire moindre qu’un petit nouveau qui vient d’arriver alors qu’elle a un rôle plus élevé dans l’entreprise. Mais Nora est une femme, pire encore une femme arabe, et elle a peur de faire une esclandre (qui pourtant serait juste) parce qu’elle doit marcher droit, parce qu’elle doit être encore plus parfaite que les autres, parce qu’on la garde à l’œil en raison de son genre et de son origine. Donc Nora se tait. À côté elle vit une histoire d’amour avec Abel, un sale type qui la fait tourner en rond, mais encore une fois Nora est piégée dans cette histoire. Il a si bien joué son jeu qu’elle est accro à lui et n’arrive pas à tourner la page malgré tout ce qu’il lui fait subir.
Les deux histoires vont se rejoindre.

L’écriture est bonne et incisive, l’autrice défend, dénonce, montre la misogynie, le racisme, même dans des petites choses quotidiennes, des comportement qu’on a si bien intégrés qu’ils ne sont même plus remis en cause alors qu’ils devraient. De ce côté là le livre m’a beaucoup plu. Il se lit vite (il est court), et donne un sentiment de révolte face à l’injustice, face à ce monde qui demande aux femmes des choses impossibles. Et aux femmes venant d’une ethnie encore plus.

Mais, malheureusement, je n’ai rien ressenti malgré ce qu’il se passe. J’ai été très peu touché par la violence du livre, comme si j’étais restée à côté. Le message est passé, et pourtant je ne me sentais pas tant investie par l’histoire en elle-même. Je n’ai pas compris la fin non plus (enfin j’ai compris ce qu’il se passait, mais je n’en comprend pas le but). Une chose m’a dérangé, j’ai trouvé Nora très très insensible face à un certain événement.

Du coup, d’un côté j’ai aimé par ses messages, ses dénonciations, de l’autre je suis plutôt déçue car je m’attendais à avoir beaucoup plus d’empathie, à ressentir beaucoup plus de choses. Une lecture en demi-teinte.

Phrase post-itée :
« On ne sera jamais fortes, ni au foot ni à rien, si vous dites dès le départ qu’on n’y arrivera pas. « 

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Les Fééries d’Eshad, Cindy Van Wilder Zanetti

juin 8, 2024

Résumé : Depuis toujours, les Arcanes, adeptes de la magie, et les Esharis, férus de technologie, s’opposent. Le destin des premiers a été brutalement scellé après leur dernière défaite. En tant qu’Arcane asservie, Arazia travaille dans un cirque qui crée de somptueux spectacles pour les élites Esharis. Elle a tout oublié de son passé et de ses origines.
Avec ses fidèles amis Théo, Yanaël et Ernst, ils ont un plan afin de s’échapper. Malheureusement, leur projet échoue… Ils sont alors livrés à la grande famille Harringwood, où on leur annonce qu’ils vont devoir participer aux Fééries d’Eshad, un mystérieux tournoi avec, à la clef, leur liberté.
Mais le manoir des Harringwood est empli de faux-semblants. Derrière les ors, se cachent des secrets terrifiants…

Avis : Arazia et sa petite sœur Faustine ont été capturé par des Esharis. Elles vont être vendus séparément et on va effacer leur mémoire. Arazia se retrouve alors dans un cirque où elle se lie d’amitié avec Théo, Yanaël et Ernst. Tous les quatre ont pour projet de s’enfuir et de gagner leur liberté, mais rien ne se passe comme prévu, et les voilà obligé de participer aux Fééries d’Eshad, sans savoir ce qui les attend réellement là-bas.

L’histoire est extraordinaire de par ses personnages. Arazia est une femme à barbe, considérée par beaucoup comme étant un monstre, alors qu’elle est un personnage fort et très touchant. Théo, son meilleur ami, est très proche d’elle, ils se soutiennent. Et même si tout le monde pense qu’ils vont finir ensemble, eux savent qu’ils resteront meilleurs amis, et j’ai adoré ça. Ensuite il y a Ernst un gars qui fait le clown sans arrêt, qui a de la répartie et beaucoup d’humour, lui éprouve des sentiments pour lia Voltige Yanaël, un personnage non binaire et un peu mystérieux.se. Tous les quatre se serrent les coudes, même dans les pires moments et j’ai adoré leurs liens, leur confiance.

Le récit est hyper bien mené, on a de l’aventure, des complots, des révélations, de la magie et de l’action. C’est prenant et quand j’étais dans un chapitre j’avais du mal à le lâcher. Si on déteste les Esharis, on apprends que les Arcanes n’étaient pas tout innocents non plus, même s’ils ne méritent pas le sort que les Esharis leur font subir.

L’univers est bien construit et je lui ai trouvé un côté inquiétant et dangereux. Les pièces du puzzle se mettent en place, jusqu’à ce qu’on comprenne ce qu’il se passe. J’ai vraiment aimé me balader dans cette histoire, me tenir aux côtés d’Arazia, avoir peur pour elle et avec elle, ainsi que pour ses ami.e.s.

En bref c’était une chouette lecture, original, avec des persos hyper attachants et de la représentation. Je suis vraiment heureuse d’avoir pu le découvrir

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La reine courtisane, Anna Triss

juin 4, 2024

Résumé : Après des siècles de paix, les quatre Éléments-Clans de l’île Symbiose se livrent une guerre sans merci. Sylvan, le jeune roi Falune, guerrier cruel et impitoyable capable de contrôler la magie de Feu, asservit les trois autres royaumes de Symbiose en semant la mort et la terreur sur son passage.

Je suis la reine Alena du Clan Gelane affilié à la magie de l’Eau. J’ai été capturée par mon pire ennemi lors du siège de ma cité. Je connais déjà le sort funeste qui m’attend ce soir. Comme les princesses des deux autres Éléments-Clans qui m’ont précédée, je suis destinée à devenir la nouvelle épouse du tyran Sylvan. Et demain à l’aube… Je serai exécutée.

Mais reine ou esclave, je reste avant tout une Gelane. Je ferai honneur à notre devise ancestrale. « Face à son ennemi, un Gelane ne verse aucune larme, et jamais il ne renonce à brandir ses armes. »

Avis : Abandon au bout de cent-trente pages environ. Ce livre avait tout pour me plaire, la couverture, le résumé, l’intrigue, le début. Et puis ça se dégrade et ça se dégrade encore. Une fois qu’on connait le secret d’Alena, on n’a plus rien à découvrir tant la suite me paraissait cousu de fil blanc (on m’a spoilé la suite du livre et vraiment je ne regrette pas cet abandon du tout). Alena essaye de s’en sortir avec des histoires, mais ça finit en scène de sexe. Sylvan dit qu’il est un assassin et un tyran, mais par chance pas un violeur. Ah (déjà je ne vois pas en quoi ça pardonnerait le reste mais passons).
Pour que deux pages plus loin il l’agresse sexuellement et l’étrangle. (C’est pas du spoil ça arrive vers le début). J’ai dès lors tourné les pages difficilement, jusqu’à ce que je craque et que le livre fasse un vol plané, car de colère je l’ai lancé à l’autre bout de la pièce.

On m’a donc raconté la suite et vraiment… Je ne comprends pas qu’on puisse écrire ce genre de trucs. La femme qui reste « pure » donc « vierge » (sachant que la virginité est une invention patriarcale) jusqu’à ce que le mal viril et beau comme un dieu fasse entrer sa « virilité » dans « son antre intime » (je ne fais qu’utiliser les mots utilisés). Qu’il soit violent, agresseur, tout ça, oublié parce qu’il est tellement excitant quand il se bat (ouhlalala). Ca me gonfle sérieusement.

Si encore y avait eu un vrai développement, mais là ça passe de « je le hais » à « ses lèvres sont douces et souples » (elles savent faire le grand écart?). Y a zéro évolution. Je sais pas, mais un mec l’agresse sexuellement et le lendemain au lieu de lui enfoncer sa fourchette dans ses parties intimes, elle accepte de l’embrasser et kiffe ça. Je vais vomir. Et Alena n’est pas décrite comme fragile tout ça, au contraire, elle est acerbe, a tendance à se défendre, mais là hop elle fait juste ce qu’il dit.

J’ai donc levé les yeux au ciel et préféré abandonner ce livre. Je suis tellement déçue, parce que l’intrigue, l’histoire, y avait de l’idée et c’était bien écrit en plus. Mais la relation, et certaines choses de l’histoire, bah c’est juste un gros non.

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Le palais au-delà de la mer, Xenia V.

juin 1, 2024

Résumé : Heiankyō, 1042 : à la cour impériale, une mystérieuse artiste-peintre subjugue l’ensemble des courtisans grâce à ses estampes qui prennent vie sous son pinceau. Enchanteresse ou sorcière, dame Shimoko attire bientôt l’attention de l’empereur…

Tōkyō, 2007 : Sanae Nagakurai est la fierté du lycée Hanagawa. Travailleuse, autoritaire, déterminée, elle représente tout ce que l’on attend d’une élève modèle. Mais c’est sans compter sur la tyrannie qu’elle exerce autour d’elle, sur tous ceux qui ne répondent pas à ses critères de perfection. Elle n’a qu’une idée en tête, être meilleure que sa sœur aînée Izumi, l’enfant prodige de sa famille. Mais lorsque Sanae découvre que son père entretient une relation extra-conjugale avec la mère d’une de ses camarades de classe, toutes ses convictions s’effondrent, et elle prend la fuite en s’engouffrant dans le premier métro.
Contre toute attente, celui-ci l’emmène bien plus loin que ce qu’elle espérait, jusqu’à une île isolée où se dresse un étrange château monumental. En voulant rebrousser chemin, Sanae réalise qu’il est impossible de quitter ce Palais au-delà de la Mer.

Pour public averti

Avis : Je voulais tenter ce livre car il m’intriguait même si j’avais très peur de ce qu’il allait me faire ressentir. En effet, Sanae n’est pas un gentil personnage qui répand le bien autour d’elle, c’est une personne terrible qui harcèle ceux qui ne lui conviennent pas, et quand je dis harcèle, elle va très très loin dans ce qu’elle fait. Entourée de ses deux meilleures amies Kagura et Mizuko, elle fait régner la loi dans son lycée. Mais tout n’est que façade. Sanae est hantée par le fantôme de sa sœur Izumi, supporte des parents qui ne se satisfont jamais d’elle et de ce qu’elle fait pour leur plaire malgré ses talents pour la calligraphie. Elle est prise dans une relation adultère avec un adulte beaucoup plus vieux qu’elle. Sa vie est loin d’être facile et d’une certaine façon, elle fait subir aux autres ce qu’elle se fait subir à elle-même. Alors ça pardonne pas ce qu’elle fait, ça l’explique. Et puis suite à des événements, Sanae va se retrouver enfermée dans le palais au-delà de la mer et va chercher par tous les moyens d’en sortir.

En parallèle, on a l’histoire de Dame Shimoko qui a un talent pour la peinture, ses œuvres sont magiques, elle peint dans l’eau et dans l’air, et fascine la cour de l’Empereur, en même temps qu’elle s’attire les jalousies des courtisanes.
Les deux histoires se retrouvent liées.

Cette lecture était étrange, pas seulement par ses événements mais dans l’était où elle m’a mise aussi. Sanae est détestable et j’ai été incapable de complètement la détester. Elle m’a touché alors qu’elle aurait dû me répulser. L’autrice a réussi par son écriture, à mettre des mots sur la souffrance de Sanae, et même si oui, je continue à le dire, ses agissements sont impardonnables, l’histoire est plus profonde que simplement une fille qui harcèle les autres et le personnage de Sanae est bien construit.

On se retrouve plongé dans un monde fantastique, où le réel ne semble plus avoir prise et Sanae se retrouve prisonnière et va chercher à s’enfuir. C’était un peu un mélange entre Alice au pays des merveilles et le voyage de Chihiro, mais en plus sombre, plus glauque et plus dangereux. J’aimerais ne pas trop en révéler du livre, mais Sanae ne sera pas complètement seule (même si elle ignore une partie de ce qu’il se passe). Et plus j’avançais dans l’histoire plus je me suis attachée à Sanae. Mais également aux relations amicales et à la relation de Sanae avec Izumi.

L’autrice a une écriture sublime, elle arrive à faire naître des décors de dingue dans notre esprit et mêle la poésie à des personnes qui jurent comme des charretiers par moment. L’art est omniprésent dans cette histoire, sous toutes ses formes ou presque.

J’ai vraiment adoré ma lecture, plonger dans les pages, dans la magie du livre et dans ses horreurs. J’ai été surprise par les révélations, j’ai été prise par les événements, j’ai été percuté et touché aussi, j’ai pleuré pas mal. Que ce soit de tristesse ou d’émotion. C’était une lecture qui coupe un peu le souffle par moment.

Une très belle découverte, même si la violence qui se dégage de la beauté peut sans doute heurter les lecteurs et lectrices. D’où le « pour public averti ».

Phrases post-itées :
« Parfois, quand j’ai l’impression d’être dépassée par la vie, je ferme juste les yeux, et je m’imagine dans une pièce magique qui s’ouvre exactement sur l’endroit où j’ai envie d’être. »

« Si tout le monde était mort, elle aurait été la meilleure, n’est-ce pas ? Mais pouvait-on vraiment être la meilleure, si personne n’était là pour le reconnaître ? »

« L’art était un royaume immobile où elle aurait voulu avancer sans personne, avec seulement ses yeux pour voir, et son cœur pour ressentir. »

« Quand l’irrationnel est banalisé, c’est la raison qui passe pour une folle. »

« Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que Sanae souffrait beaucoup, et qu’elle faisait payer aux autres ce qu’elle se reprochait d’abord à elle. »

« Parfois, même si on s’aime, on aspire à des choses différentes. »